26 mai
Finalement, hier nous avons attendu
toute la journée. On a passé tout notre temps au petit resto avec
le serveur qui se foutait de la gueule de Judite « No peanut no
cashewnut ». Ça nous a pris du temps à comprendre cashewnut
parce qu'on comprenait cassonade et on ne comprenait pas pourquoi il
parlait toujours de cassonade...
Bref un monsieur indien qui ne parlait
pas du tout anglais est venu nous chercher vers 6h. Le seul mot qu'il
semblait comprendre était « Hari ». On est resté pris
dans le trafic de Rishikesh un bon 20 minutes, on a ramassé Rohit
(enfin quelqu'un qui nous comprend) et on a gardé nos deux reins.
Le plan était d'aller voir la
cérémonie de l'Aartis à Haridwar puis de prendre le bus vers 8h30
pour Amritsar. Or, lorsque nous sommes arrivés au terminus
d'autobus, Klaus et Rohit ont tenté de comprendre le système
d'autobus, pas facile alors que rien n'était écrit en anglais. Ils
ont dû demander à chaque chauffeur à quelle heure il partait et
vers où il se dirigeait. Ils ont fini par apprendre que l'autobus
pour Amritsar était à 10h30 plutôt que 8h30, mais qu'un autobus
pour Jalandher partait dans les 10 minutes suivantes. Ils sont
revenus chercher Judite en courant, ont ramassé les sacs et les ont
garoché dans le bus. Klaus a tenté d'aller à la toilette. Juste à
son tour, l'autobus a commencé à rouler dans le stationnement.
Judite regardait partout autour d'elle dans l'autobus en essayant de
trouver quelqu'un à qui expliquer que Klaus n'était pas dans
l'autobus et Rohit sautait partout en dehors de l'autobus pour faire
signe au chauffeur d'attendre. Klaus a embarqué en courant dans
l'autobus, laquelle a arrêté 3 minutes plus tard pour embarquer
d'autres personnes.
Quelques précisions sur la condition
des bus en Inde :
Propreté : imaginez-vous un bus
Greyhound en cuirette plutôt que du tissu. Maintenant, ajoutez 10
ans (ou 20?) de sueur, de vomi, le tout saturé de poussière, ça
vous donne une bonne croûte solide qui vous colle à la peau.
Multipliez par 10 cette crasse.
La conduite :
au
grand damn de Klaus, Judite a réussi a dormir dans le bus,
heureusement les bouchons d'oreilles aidaient un peu, mais tous les
conducteurs ici passent leur temps à klaxonner et c'est 10 fois pire
la nuit!! Et la route est mauvaise! D'la garnotte, des trous, des
courbes épouvantables, des dépassements spectaculaires. On se
demande pourquoi ce ne sont pas les indiens qui gagnent les Grands
Prix pour vrai, ce sont de maîtres cascadeurs!! Depuis le début
des transport on se dit : faut faire confiance à la vie oufff!!!
À
mi-chemin, on a arrêté dans un genre de truck stop, Klaus a enfin
pu aller au toilette, environ 6h plus tard hahah dans un urinoir
saturué qui débordait sur ses pieds. C'était dégueulasse! On est
allé s'assoir/coucher en arrière pour être plus loin du klaxon et
avoir chacun notre banquette pour dormir. Klaus a fini par dormir,
Judite ça faisait longtemps qu'elle cognait des clous avec ses
bouchons.
On
s'est réveillé dans les airs après avoir frappé un gigantesque
nid-de-poule, ou un nid-de-dinosaure... On a levé d'un pied dans les
airs au-dessus de la banquette. Judite s'est rendormie et Klaus a
jasé avec trois indiens très sympathiques qui lui ont parlé de
Dieu, de mariage, d'école, de mariage arrangé.
À
Jalandhar, le chauffeur et nos trois amis nous ont aidé à trouvé
notre bus qui n'était pas très loin. Judite s'est fait fourré à
la toilette, le prix devait être 2 roupies, mais le gars a demandé
5 roupies et ensuite un des amis indiens a dit à Judite :
J'essayais de te dire de ne pas payer plus de 2 roupies, mais tu ne
m'écoutais pas!!! Ils nous ont acheté une bouteille d'eau juste
avant de repartir.
On a fini par arriver à Amritsar vers 7h30 après
une bonne ride de bus dans le corps. On essayait de s'orienter dans
la gare et de trouver les prepaid taxi, mais peine perdue, il n'y en
avait pas. Deux monsieurs ont tenté de nous aider, sans nous
demander de l'argent, ce qui est malheureusement rare en Inde. L'un
d'eux a même dit : Je veux vraiment vous aider! ». On a
fini par prendre un touktouk à vélo qui nous a amené à quelques
hôtels et qui était très insistant. Finalement, épuisés, nous
avons décidé de prendre une chambre pour une nuit seulement au
Lucky Guest House, où Judite a fait la promesse au propriétaire de
lui faire une mauvaise réputation sur le Web. On vous raconte plus
loin.
Nous
avons déposé nos sacs et sommes partis à la recherche d'un
restaurant, mais tout était fermé. On a spoté un vendeur de
mangues qui avait l'air super gentil à qui nous avons acheté deux
mangues et deux bananes à son voisin, ce qui a constitué notre
déjeuné. On est retourné manger dans notre chambre, rapidement
avant d'aller visiter le Temple d'Or.
Le
garçon de l'entrée nous a informé qu'il y avait des navettes pour
aller voir la cérémonie de clôture de la frontière pakistanaise
en après-midi et il nous a dit qu'il y avait un bus express vers
Dharamshala le lendemain matin à 5h30. On a réfléchi à ça et
comme la chambre n'était disponible qu'une seule soirée, on s'est
dit qu'on allait tout faire (lol) dans une journée. Nous sommes donc
partis vers le Temple. Klaus s'est acheté un mignon petit foulard,
car les femmes ET les hommes devaient se couvrir la tête pour
entrer.
Nous avons dû laisser nos sandales aux casiers et tout était
gratuit pour la visite (enfin). Avant d'entrer dans le Temple, nous
devions nous laver les pieds.
Le ciel était très gris et le Temple
contrastait avec le ciel : le Temple est d'une telle blancheur
et le centre rayonnait malgré l'absence de soleil.
Nous nous sommes
encore fait prendre en photo, nous avons dû y mettre un terme quand
un line-up s'est formé devant nous.
Chaque groupe tenait à avoir
une photo individuelle avec son appareil et c'était épuisant. Quand
la plus s'est manifestée, nous sommes retournés à l'hôtel, nous
étions dû pour une bonne sieste.
Le
sommeil fût profond et réparateur, mais le réveil fût extrêmement
désagréable lorsque Judite a découvert les amis les punaises de
lit. Lorsque nous les écrasions, notre propre sang tachait le drap.
On a décidé d'aller à la cérémonie et d'y penser car on ne
savait pas comment expliquer cela à l'hôtel.
Le
départ pour la cérémonie fût quelque peu cahotique. Après
quelques minutes de « par ici » « non pas par là »,
d'entrer dans un truck pour en ressortir aussitôt, on est parti vers
l'immense stationnement avec un monsieur qui semblait au départ un
peu louche, mais qui s'est révélé gentil et attentionné. Nous
étions au moins 12 dans le truck et Judite a eu la bonne idée de
dire qu'elle allait vomir si elle n'était pas assise en avant. Une
fois arrivés en un morceau, on nous a expliqué qu'il y avait une
section spéciale pour les étrangers. Nous avons traversé une marée
humaine, une multitude de vendeurs de toutes sortes et nous avons
finalement atteint cette fameuse zone réservé. Nous avons assisté
à la cérémonie entourés de Français qui ne cessaient de
chialer,mais finalement, tout cela a valu la peine, c'était très
impressionnant de ressentir le patriotisme indien : d'abord les
enfants ont couru avec le drapeau indien,
puis les personnes agées
et quelqu'autres personnes; les femmes se sont rassemblées pour
danser les danses traditionnelles;
les slogans fusaient tout au loin
de la cérémonie, de toute part de l'estrade;
la foule se déchaînait
au rythme de l'animateur de foule beaucoup trop motivé. Il était
impressionnant de voir la cérémonie des deux côtés (pakistanais
et indien), mais surtout de voir qu'il y avait environ 4 à 5 fois
plus d'indiens que de pakistanais. La cérémonie militaire a ensuite
suivie avec des démonstrations de discipline et d'adresse.
Pakistan
Le
retour s'est fait tranquillement, nous étions crevés.
Lorsque
le gars nous a débarqué au stationnement, nous avons marché en
direction de l'hôtel. Nous nous sommes arrêté pour manger un PIZZA
Domino's indienne qui goûte la même affaire qu'au Québec sauf que
c'était végé, encore une fois.
Lorsque
nous sommes arrivés à l'hôtel, nous sommes montés à la chambre
et nous sommes dit que ça n'avait pas de bon sens de dormir dans un
lit avec des punaises... On est allé voir le gérant en bas pour lui
dire qu'il y avait des bébites dans le lit. Klaus rêvait en couleur
alors qu'il pensait que le gérant nous donnerait une nouvelle
chambre. Il a dit « no problem » et a attrapé sa méga
giga bouteille d'exterminant à bébites de toutes sortes. Il en a
aspergé toute la chambre, comme s'il y avait des coquerelles (ok
au moment d'écrire ces lignes, Klaus avoue à Judite qu'il y avait
effectivement des coquerelles, ESTI!) : partout autour du lit, sur les
tables de nuit, etc. On a tenté de lui expliquer que le bébites
étaient DANS le lit et il a alors aspergé le dessous du matelas,
sans retenue aucune sur la quantité de produit qu'il déversait. Il
était impossible d'entrer dans la chambre tellement ça sentait fort
le produit. Judite lui a dit qu'elle ne pourrait dormir là parce que
ça puait trop. Elle n'avait pas commencé à hurler encore. Le
gérant est donc parti chercher une méga bouteille de parfum qu'il a
une fois de plus aspergé sans relâche. Nous ne serions pas sorti
vivant de cette chambre si nous nous y étions endormi.
C'est
à ce moment que Judite a commencé à crier. Tout le monde qui
passait dans l'escalier arrêtait pour essayer de comprendre ce qui
se passait. Il était définitivement trop tard pour changer d'hôtel
(il était environ 9h) et on était vraiment crevés. Elle exigeait
un remboursement de la chambre ET une nouvelle chambre, bien sûr. Le
gérant disait qu'il n'y avait pas de chambre disponible pour cette
soirée. Comme par magie, après les menaces de faire une mauvaise
réputation à l'hôtel sur Internet et beaucoup de cris, le gérant
a finalement trouvé une autre chambre, plus ou moins plus propre,
mais sans bébites de lit. Bref on s'est couchés crevés après que
Klaus ait pimpé la douche qui ne coulait pas du tout (il a arraché
le pommeau de douche). De toute façon, il ne nous restait que 5
heures pour dormir car notre réveil était à 3h40 le lendemain.
Judite n'a pas tout gagné, elle a simplement eu une réduction sur
la chambre, 400 rps plutôt que 650, c'est tout de même beaucoup
trop pour une telle chambre dégoûtante.
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