Pahalgam


1er juin

Nous avons pris le taxi à 5h du matin en direction de Pahalgam. Nous étions remplis d'espoirs de voir l'Himalaya et de se reposer paisiblement dans le jardin de l'hôtel.

Dès le départ, le chauffeur nous a demandé si sa femme pouvait l'accompagner pour ce long voyage. Cela nous importait peu, ça lui faisait quelqu'un à qui parler pendant les 15 heures de route.



Résumé de la route : des klaxons, des Jeep d'armée, des courbes hallucinantes et dangereuses en épingle, des Bro tip de conduite, beaucoup de klaxons, des vérifications régulières du véhicule que tous souçonnaient de cacher de la drogue car il n'y avait pas de radio, un enregistrement en arrivant au Kashmir, un long tunnel de près de 3 km très étrange, beaucoup de soldats, de méga fusils (mitraillettes!!!).





Après 10 heures de route, le chauffeur s'est finalement risqué à engager la conversation en nous demandant de quel pays nous venons. Et il a répondu par la classique réponse :
  • Oh yeah Canada! It's a nice country!
  • Have you seen pictures?
  • No! But it's a nice country!

La conversation s'est arrêtée la!

Après un bref arrêt dans une cantine indienne, on a finalement conclu les 15 heures (on arrêté de compter après 15) à Pahalagam chez le frère de l'autre. Pour que la suite des choses soit claire, il y a trois frères : le frère de Mac Leod Ganj, le frère de l'autre et GULZAAAAAAARRRRRRR. GULZAR nous attendait à l'entrée de Pahalgam pour nous amener chez le frère de l'autre. Nous sommes demeurés dans une famille traditionnelle indienne. 

Faisons le point sur le mot traditionnelle. On entend ici par famille traditionnelle une famille indienne RICHE avec un flat screen dans le salon et des voitures neuves. On avait plutôt l'impression d'être dans un chalet décoré à l'indienne. Mais le frère de l'autre insistait pour nous dire et nous faire comprendre que nous vivions un expérience unique dans une famille traditionnelle indienne. La bouffe était par contre délicieuse et définitivement indienne, mais pas trop épicée pour nous.

Puisqu'il était déjà très tard, nous avons soupé rapidement et nous nous sommes couchés dans un lit moelleux, beaucoup plus confortable qu'à l'accoutumée.




2 juin

Nous avons eu un bon déjeuner indien (un pooridge, c'est-à-dire un gruau tellement bon avec beaucoup trop de lait pour Judite) et un délicieux kashmiri tea. Miam.

Le frère de l'autre nous a ensuite amené au travers les moutons et les chèvres de gypsies en direction de l'hôtel. L'objectif à Pahalgam est de faire un trek de 4 jours dans l'Himalaya et de faire du rafting. C'est en arrivant à l'hôtel que nous avons rencontré un couple d'israéliens. On a été bref dans l'introduction, on devait planifier la suite du voyage immédiatement. Comme la route était ardue, nous avons décidé d'acheter des billets d'avion de Srinagar à Delhi pour le 11 juin.



Après le buffet (où on a mangé un shit load de poulet, enfin!!!!!!! à volonté), nous sommes partis marcher avec Ramza, le guide qui allait nous accompagner dans notre trek. Ce fut toute une randonnée, une belle, mais difficile pour une première puisque nous étions rouillés pas mal. On se l'était coulé douce à Rishikesh et on a été malade à Mac Leod Ganj, alors nos dernières randonnées dataient de loin. Bref, on a eu du plaisir!






En revenant, on a pris un délicieux thé et c'est à ce moment que les israéliens sont venus nous demander si nous partions pour le trek demain. Depuis notre arrivée, le frère de l'autre nous disait que nous ne serions que nous deux pour le trek. Mais avions déjà deviné, après seulement une journée, que le couple d'israéliens nous accompagnerait fort probablement. Ils attendaient déjà depuis un moment pour faire un trek.

Le frère de l'autre est venu nous annoncer que nous ne partirions qu'après-demain, à cause de la pluie. Pourtant, il faisait très beau et c'était très ensoleillé. Les Israéliens en avaient marre de se faire dire qu'ils partiraient le lendemain du lendemain du lendemain, alors ils ont chialé pour que nous partions effectivement demain. Nous sommes retournés à la maison indienne pour souper, sans savoir si nous partons réellement demain.

On s'est couchés claqués de notre petite marche.


3 juin

Nous nous sommes levés et avons encore eu du bon gruau indien pour déjeuner. Avec le beau temps, nous avons finalement su que nous partions en trek dès ce midi. Nous avons alors préparé notre petit bagage de trek en prenant soin d'apporter des vêtements chauds, fort heureusement.

Nous avons rejoint Omer et Maya, les Israéliens, à l'hôtel. Le guide, Ramza, et le poneyman ont chargé les chevaux, puis nous sommes enfin partis!

On était bien déçu de se retrouver à marcher sur la route. On marchait sur le bord et les camions et les voitures nous klaxonnaient sans cesse. Ça ne faisait même pas une heure qu'on était parti que Judite a senti qu'elle commençait à être malade. Pour une initiation, ce fût toute une initiation pour la toilette sur le bord de la route. Bref, on vous épargne les détails. En plus de cela, le rhume et la grippe de Mac Leod Ganj ont embarqués.



Après avoir marché le long de la route, nous avons atterri dans un genre de centre de plein air indien, puis nous avons marché sur des étranges bosses pour finalement se faire dire par le guide que nous marchions sur des MORTS, puisque nous étions dans un cimetière musulman. Étrange feeling une fois que tu sais sur quoi tu marches...

Plus loin, nous avons pris un bref dîner constitué de patates bouillies, d'oeufs à la coque et de melon d'eau.

On a eu un bon souper de trek, pas épicé, sur demande de Maya, avec plusieurs gypsies qui nous épiaient. Il y avait entre autres une petite fille que nous avons surnommé Ten Roupies, puisque chaque fois qu'elle s'approchait et que nous lui posions un question, son unique réponse était « Ten roupies ».

  • What's your name?
  • Ten Roupies
  • How old are you?
  • Ten roupies

Bref, on a écourté la conversation, c'est difficile de toujours se faire quémander par les enfants.




Nous avons pris le souper dans la tente Kitchen, avec le guide et le poneyman, qu'on ne savait pas trop s'il pouvait parler.

Notre deuxième journée de marche dans le corps, on s'est couché très tôt, vers 7h30, et nous avons dormi comme des bûches jusqu'au lendemain matin.


4 juin

Dur réveil, Judite se lève grognonne et très grippée. Nous avons droit à un déjeuner de trek : du bon pooridge avec une omelette grasse, des pains déjà durs et secs, de la confiture louche (la même partout en Inde) et du bon Kashmiri Tea. 


Nous avons englouti le tout et avons fait nos sacs pour ensuite assister au chargement des chevaux qui n'arrêtaient pas de se sauver vers les chevaux des gypsies. Le chargement, l'ajustement avec des roches, les évasions des chevaux, c'était bien drôle.

On a commencé la marche et on a croisé beaucoup de gypsies, de moutons, de chèvres, de chevaux, des vaches, des aigles, des corbeaux, encore des gypsies. Au bout de seulement 3 heures de marche, nous sommes arrivés au campement. Maya était très fâchée de ne marcher que 3 heures; c'est qu'elle ne savait pas ce qui l'attendait dans l'après-midi.

Nous avons pris un dîner rapide : des patates bouillies, des œufs à la coque et du melon de miel.

Explications du campement : nous sommes dans la vallée et il y a trois « sommets » devant nous. Après le dîner, nous partons vers le premier sommet, celui de gauche, en direction de la chute. Nous avons monté, et monté, et monté, et monté. Déjà après 5 minutes de montée, Klaus a la tête qui va exploser, car il est fortement atteint par le mal d'altitude (tchdoutchdoutchdou...). Déjà hier, il avait un commencement de mal de tête dont il ignorait la cause. Maintenant, il comprend pourquoi un orchestre de percussionnistes s'amuse dans son cortex cérébral à 4 000 mètres d'altitude.

Tout au long de la montée, de petits géckos (encore eux!!!!), pleins de petits géckos, des centaines de petits géckos se cachaient dès qu'ils entendaient nos pas.

De plus, il y avait de l'origan à profusion qui poussait partout dans la montagne et qui nous encourageait à monter encore plus haut.

Enfin, nous sommes arrivés à 4 000 mètres d'altitude avec pour vue de magnifiques glaciers dressés devant nous tels une forteresse imprenable (Klaus est un vrai poète). Nous avons repris notre souffle avant de redescendre la pente super à pique (celle qu'on avait monté, évidemment!). En revenant au campement, nous avons eu un bon Kashmiri Tea pour nous réchauffer parce que nous nous étions gelé les fesses en haut du 4 000 mètres.

Le guide a préparé le souper avec le poneyman, un délicieux souper avec du poulet. Vraiment, toute la bouffe du trek est la meilleure jusqu'à maintenant dans le nord de l'Inde. Même la soupe aux beans et aux pois était vraiment bonne. Il y avait un mélange de carottes, choux et oignons, un autre mélange de choux-fleur (même Judite qui déteste le choux-fleur en a repris), du concombre, et pour dessert, du méga pouding au chocolat avec le meilleur lait artificiel en poudre que Klaus ait mangé dans sa vie. Bref miam chapeau à Ramza pour la bouffe!

C'est durant les soupers sous la tente Kitchen que nous avons appris à mieux connaître Maya et Omer (Maya l'abeille et Omer Simpsons, pour ne pas oublier les noms).

Nous nous sommes couchés en prenant des tylenols et des advils pour chasser le mal de tête et la fièvre de Klaus et la mauvaise grippe de Judite.
Nous avons dormi comme des bébés, encore une fois.


5 juin

Ramza nous a levé tôt ce matin pour partir dès 8h. Nous avons encore mangé du pooridge (heureusement bon!), avec des œufs à la coque et des pains trop durs (pas très populaires) et nous sommes partis en direction du deuxième sommet, celui du centre, pour un aller-retour au lac (encore gelé!!!) dont on ignore le nom. Nous avons marché, et marché, et marché, et marché, dans la neige, avec les gypsies, traversé des petites rivières dont Ramza seulement savait où passer pour ne pas tomber sous les glaces.

Nous sommes arrivés dans un désert de neige. On peut facilement imaginer le grand nord canadien. Omer et Klaus on dépensé un surplus d'hormones en courant dans la neige. Alors nous avons encore marché dans la neige. Chaque fois que nous réussissions à gravir une montagne, une autre se dressait devant nous. On a marché entre 4 et 5 heures avant d'enfin arriver au lac pour dîner. Ce ne fût pas sans peine, la montée était très glissante et à pique par endroits. Durant toute la montée, Judite a bien pensé à Yvan,en Colombie-Britannique, qui monte la montagne à pieds avant de redescendre en ski dans la neige folle.

Fort heureusement, nous avons été récompensés lors du dîner. En plus des traditionnels patates et œufs à la coque, nous avons eu droit à du FROMAGE, du « vrai » fromage en can! Délicieux!! Un mélange entre les Single Kraft et le Petit Québec! Quel bonheur de manger ce simili fromage! Une belle récompense pour toute cette dure montée. Mais notre plus grand cadeau fût de découvrir au sommet de cette montagne un sac de plastique qui allait constituer deux crazy carpet une fois pimpé par Ramza, qui ne comprenait pas trop ce que nous voulions faire avec ce sac. Mais nous, en bon Québécois, on savait bien que la montagne recouverte de neige que nous venions de gravir serait une parfaite glissade pour redescendre! (Côte à ti-tom ou méga côte des vaches!) Omer et Maya n'ayant pratiquement jamais mis les pieds sur la neige semblaient insécures face à la descente. Nous avons dû leur faire comprendre tout le plaisir qu'il y avait à glisser à toute vitesse et leur prouver qu'il n'y avait aucun danger. Même Ramza a vite compris comment descendre sur le crazy carpet et a enjoint Maya et Omer à essayer notre engin rudimentaire. On a eu un fun fou, entre le crazy carpet, sur le sac de plastique ou directement sur nos imperméables, et le simili-ski sur les bottes, à descendre tout ce que nous venions de gravir.

Lorsque nous sommes revenus au campement, nous étions crevés, crevés, crevés, de cette marche qui devait durer 6h, mais qui a plutôt duré 8h (crazy carpet inclus!). On a eu un bon Kashmiri tea chaud en attendant un autre bon souper. Klaus est allé chiller avec les gypsies qui avaient envahi notre campement. Ils avaient d'ailleurs installé tout leur attiraille directement à l'endroit où nous avions établi nos toilettes la veille. Nous avons tenté de faire sécher nos vêtements, en vain, il faisait trop froid et le feu ne pouvait venir à bout de l'eau dans nos bottes.

On a soupé et on s'est couché endolori par notre marche de la journée.

Klaus s'est levé dans la nuit pour aller à la toilette et il a été suivi par un gypsy qui surveillait les moutons.


6 juin

Nous nous sommes levés quand même tard, Ramza nous a laissé dormir pour récupérer de la veille! Il avait plu tout la nuit et donc aucune chance pour nos bottes d'avoir pu sécher un peu. Nous avons encore mangé du pooridge et des pains secs avant de partir vers le troisième sommet. Il a rapidement commencé à pleuvoir à un point tel que Ramza a sorti son imperméable. La pluie a perduré toute la journée, parfois sans relâche. Nous avons même dû manger sous la pluie, à l'abri d'un arbre.

Parfois, nous avons rencontré des campements de gypsies et les chiens ne voulaient parfois pas nous laisser passer. Omer était très intense avec ses bâtons de marche pour faire peur aux chiens et Maya était fâchée qu'Omer tente de faire peur aux chiens!

Bref, après plusieurs heures de descente, nous sommes finalement revenus en ville et aussitôt que nous avons entendu un klaxon, nous avons tous exprimé notre mécontentement et notre nostalgie face à la quiétude de la montagne. Dur retour à la réalité.

Au retour à l'hôtel, il était nécessaire pour tous de manger de la viande, qui avait été quasi inexistante pendant le trek. Nous avons donc commandé du poulet à l'hôtel. Quelle horreur de voir apparaître deux petits bouts de poulet dans la sauce, à partager à deux. Nous avons alors recommandé du poulet, et cette fois, il est arrivé un plat avec trois petits morceaux de poulet froid. Mécontents, nous sommes allés voir le propriétaire pour lui exprimer toute notre insatisfaction. Il nous a affirmé que nous pourrions désormais manger autant de poulet que nous le désirions, que la cuisine en serait informée. On a quand même abandonné l'idée de manger à l'hôtel et on est parti en taxi vers le centre-ville pour manger un festin avec Omer et Maya.

On a atterri dans le restaurant « Log Inn », richement décoré de peau de mouton sur les sièges. Nous avons mangé de la pizza et de gros morceaux de gâteau. Les gâteau ici en Inde sont loin d'être sucré comme ceux du Québec, c'est beaucoup mieux.

On est retourné faire dodo dans un vrai lit à l'hôtel.

C'est aussi cet après-midi que nous avons envoyé tout notre linge chaud (de trek) au lavage de l'hôtel, parce que tout était très sale.

7 juin

On a pris notre journée pas mal relax, il a plu pas mal toute la journée. On a vedgé avec Omer et Maya et on a refait une tentative pour avoir du poulet. Quel bonheur de découvrir des « full chicken », toutefois sans les poitrines!!! hahahahha Mais ça nous a quand même rempli la bédaine un brin.

Bref, la journée n'a pas été constructive, mais on s'est bien reposé. Notre lavage devait arriver en soirée, mais la bitch de la réception persistait à dire que « oui oui oui ça va arriver ce soir », mais rendu à 10h, on a dû se rendre à l'évidence qu'on n'aurait pas nos vêtements chauds ce soir.


8 juin

Encore une journée à ne rien faire et à attendre notre lavage. On a chicané la bitch et on a finalement eu nos vêtements vers 5h de l'après-midi, certains morceaux encore mouillés. On s'est pogné avec le proprio lorsqu'il nous a dit que cela coûterait 400 roupies pour notre lavage, soit le double de ce que nous avions payé à Mac Leod Ganj, chez le frère. Judite a dit que c'était largement plus que ce qu'on avait payé et qu'elle ne voulait pas payer autant. Le proprio a alors affirmé : « Alors vous n'avez pas à payer, je n'ai pas envie de me chicaner pour quelques dollars » bla bla bla. Pensant que nous ne comprendrions pas, il a même appelé son frère pour vérifier si nous avions menti. Bref, s'il pensait nous faire sentir mal-à-l'aise, c'était réussi pour Klaus, mais Judite ne se l'ai pas fait dire deux fois, tant mieux si on ne paie pas. Mais quelle manière étrange de faire des affaires, de faire sentir mal les gens.

Pour ce qui est de la bouffe, on ne s'est pas fait prier pour recommander des « full chicken » miam miam miam c'était délicieux avec des nouilles aux légumes!


9 juin

Une autre journée à ne rien faire, à attendre notre avion qui décolle le 11 au matin.

On a fait une autre petite virée en ville avec Omer et Maya et ils sont parti tard le soir en direction de Mac Leod Ganj.


10 juin

Dernière journée à Pahalgam, on retourne faire un petit tour en ville, mais dans la partie moins touristique, un peu plus tranquille. On regarde pour magasiner un peu, mais les prix sont « hors de prix ». On a retrouvé le bon fromage du trek!


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